Rencontre de familles
en Ardèche
2-6 juin 2011

Les événements les plus marquants

Fermer la fenêtre

Ce week-end de l'ascension 2011, dans le cadre de nos traditionnelles (et annuelles) rencontres de familles, huit Allemands de Bitterfeld-Wolfen ont visité l'Ardèche en compagnie d'une douzaine de villards. Arrivés le 2 juin à l'aéroport de Genève-Cointrin, nos amis Allemands sont pris en charge par Françoise et Hubert à bord d'un confortable minibus prêté par la mairie de Villefontaine.

Ils sont conduits directement au Domaine de Sévenier, un village de vacances situé près du pittoresque village de Lagorce (huit kilomètres de Vallon-Pont-d'Arc) et composé de bungalows groupés autour d'un restaurant, d'une aire de jeu et d'une magnifique piscine.

Là quelques familles villardes les attendent impatiemment depuis quelques heures (un certain Jean-Claude C. a même fait le déplacement en vélo, 212 km couverts en près de 7 heures!).

Les retrouvailles sont, comme à l'accoutumée, très chaleureuses d'autant que les villards ont préparé un super apéritif d'accueil avec toutes sortes de bonnes choses à manger et à boire, (toujours avec modération)!

Le soir même, nous nous restaurons autour d'un excellent repas pris sur place au restaurant du domaine tandis que nous préparons fébrilement le programme de la journée du lendemain en essayant de concilier les sportifs avec les touristes, c'est-à-dire ceux d'entre nous qui veulent descendre une partie de l'Ardèche en canoë et ceux qui veulent visiter Ruoms, son vieux village et son marché...
Finalement deux groupes sont formés et nous nous rendons dans nos bungalows pour un repos bien mérité.

 

Dès le lendemain matin à l'heure dite (9 heures 30) nous prenons tous ensemble, sur la terrasse couverte d'un des quatre bungalows que nous occupons, un copieux et très complet "Frühstück" où thé et café voisinent avec jus, viennoiseries, pain frais, brioches, charcuteries et fromages... de quoi se préparer à une journée riche de promesses en tous genres.
Il est convenu que le groupe qui visite Ruoms se charge de se pourvoir au marché local des victuailles nécessaires à l'organisation du pique-nique de midi pour l'ensemble du groupe.
Les treize courageux sportifs partent les premiers pour aller prendre possession de leurs canoës au Camping l'Ardéchois.
Le marché de Ruoms se fait en partie sous la pluie parmi une foule d'une densité à peine croyable puis, à la faveur d'une éclaircie, certains entreprennent de visiter la vieille ville…

Finalement vers midi trente les deux groupes se rejoignent au bord de l'Ardèche en amont du Pont d'Arc pour un pique-nique bienvenu et reconstituant préparé pour les sportifs par les "touristes". Les canoïstes racontent avec force détails leurs exploits et en particulier le "dessalement" épique d'une équipe qui perdit même chaussures et t-shirt dans l'aventure !

Quelques quarante minutes plus tard, le groupe des sportifs reprend les pagaies et repart bravement en direction du majestueux Pont d'Arc tout proche.

De retour au camp de base, le groupe resté à terre attend les sportifs en vaquant à quelque occupation (sieste, courrier…).
Tout le monde enfin réuni, et les douches prises pour les canoïstes, nous partons tous pour une balade à travers la campagne par de petits chemins en direction de Lagorce.
En chemin Veronica identifie et nomme plusieurs espèces de végétaux (fleurs, plantes et arbres).

Lagorce est un village perché en haut d'une falaise calcaire d'où la vue est magnifique.

Nous visitons ce petit bijou qui semble hors du temps, grimpons tout en haut du village par des venelles se transformant parfois en escaliers abrupts et redescendons sur la rue principale après avoir rencontré un habitant loquace qui nous conte volontiers un bout d'histoire du lieu...

Retour à Sévenier où, pour la deuxième fois, nous prenons notre repas au restaurant du domaine ; la soirée, pour les moins fatigués, se prolonge par une projection de diapositives retraçant les rencontres de familles des années précédentes. Nuit réparatrice et nouveau petit déjeuner en commun avec la même profusion que la veille.

Il pleut ce samedi 4 juin, mais cela n'entame pas notre détermination car notre objectif pour ce matin est la visite de l'Aven d'Orgnac. Nous partons donc pour le village d'Orgnac situé sur un plateau calcaire de l'autre côté de la rivière Ardèche.
Le bâtiment d'accès à la caverne souterraine est vaste et très moderne ; nous visionnons d'abord une courte vidéo présentant l'historique de la découverte de l'Aven, puis, accompagné d'un guide, nous entamons la descente vers le gouffre en suivant un long escalier plongeant dans les entrailles de la terre via un tunnel creusé pour la visite touristique.

L'Aven a été découvert milieu du XX em siècle, on connaissait de tout temps l'ouverture supérieure de ce gouffre béant mais jamais personne ne s'y était aventuré.
A l'époque, le seul accès était des échelles de cordes praticables seulement par d'intrépides spéléologues !
L'exploitation touristique de la grotte, grâce à un long tunnel d'accès ne débuta que vers les anées cinquante. Au sortir de ce long tunnel nous débouchons dans le domaine du silence, il fait sombre, la température ambiante est de onze degrés Celsius.

Nous sommes à présent sur une plate-forme dominant une immense salle souterraine éclairée en son centre par la lumière naturelle qui filtre d'une ouverture située au plus haut de la voûte et sur sa périphérie par de nombreux projecteurs mettant en scène d'impressionnants stalagmites de tailles et de formes diverses qui semblent monter à l'assaut du sommet de la caverne !
Le sol est jonché de blocs énormes provenant de l'effondrement de la voûte et formant un dédale géant parmi lequel un chemin bétonné et balisé par une ligne blanche fluorescente serpente à perte de vue.

Ce chemin, protégé par une rambarde, est fait de paliers successifs séparés par des volées de marches parfois très longues qui nous entraînent toujours plus profondément dans les entrailles du gouffre.
De temps à autre une plate-forme où notre guide nous rassemble pour commenter le point de vue, conter des anecdotes historiques ou fournir des indications géologiques.

Les photographies sont autorisées à condition de ne pas utiliser de flash ; nous en profitons pour remplir nos cartes mémoires de vues que nous espérons fameuses. L'ensemble est vraiment magnifique et très impressionnant, hors du monde de " là-haut ".

Au plus bas de la visite - moins 121 mètres - nous avons droit à un mini "sons et lumières" mettant en scène la dernière salle que notre groupe domine depuis un belvédère. Quoiqu'un peu artificiel et convenu, ce spectacle termine comme un bouquet final ce feu d'artifice de pierre, figé depuis des centaines de milliers d'années qu'il nous a été donné d'admirer presque une heure durant.

Une porte s'ouvre, n'oubliez pas le guide, un couloir, des tubes fluorescents au plafond, deux ascenseurs rapides autant que modernes pour retourner en quelques secondes au monde d'aujourd'hui cent vingt mètres au-dessus, lumière du jour, rideau, merci...
Pour nous remettre complètement de nos émotions et retrouver notre bon vieux monde, sur le chemin il y a une boutique qui va nous rassurer définitivement avec l'achat qui d'une babiole, qui d'un bon café bien chaud ou d'un bière fraîche ..!
Puis, pour ceux que cela intéresse, notre billet collectif nous offre la visite du Musée Régional de Préhistoire qui présente les richesses préhistoriques de l'Ardèche. Des objets originaux et des reconstitutions de sites évoquent la vie quotidienne de nos ancêtres, de 350 000 ans à 700 ans avant notre ère. Comme tous les musées bien conçus, la visite, du paléolithique moyen jusqu'à l'âge du bronze, est passionnante et... éreintante !

Nous reprenons nos bus et voitures pour nous arrêter vers une aire où nous avions aperçu à l'aller un lieu pour nous restaurer. Il est plus de midi trente et les ventres sont creux. Las, le patron vient juste de fermer le rideau !
Mais, devant la plaidoirie convaincante de Michel et Manu, le brave homme, autant touché par notre situation que par la perspective d'une bonne vente, accepte finalement de nous servir...
Tartes salées, pizzas (dont une à la caillette) et tartes sucrées, toutes excellentes au demeurant, vont constituer l'ordinaire de ce repas rapide et bienvenu ; le café sera pris un peu plus tard au Domaine de Sévenier.

Là, en attendant l'heure de notre seconde visite de la journée, Jean-Claude se lance dans les toujours délicats comptes où sont rapprochées les facturettes de tous ceux qui ont fait des achats pour la communauté, où sont évaluées les sommes que chacun doit pour le séjour et où sont effectués les paiements et remboursements avec des chèques pour les français et les incontournables billets de banque pour nos amis allemands...
La seconde visite prévue aujourd'hui est double : un groupe de quatre se rend au musée de la soie de Largentière, le reste du groupe part pour le musée de la Lavande de St Remèze

Situé à quinze kilomètres à l'est de notre gîte, nous atteignons le musée un peu trop en avance sur l'horaire négocié au téléphone : les groupes qui nous précèdent plus nombreux que prévu (mauvais temps oblige) n'ont pas terminé leur visite... Qu'à cela ne tienne, nous nous livrons au sport favori du touriste en goguette : les emplettes à la boutique du musée ! La boutique est fort bien pourvue et, pour une fois, les produits proposés semblent bien locaux et de qualité.
Vient la visite. Emmenés par une guide pleine de verve et d'humour, nous passons d'abord par la classique projection-vidéo-préalable-à-la-visite qui nous parle de l'histoire de la lavande, nous fournit quelques rudiments de botanique lavandière et finit par nous présenter les principes de la distillation de la plante. La visite proprement dite commence par la salle des collections d'alambics, beaux cuivres anciens, serpentins et cornues, etc..

Au fond de cette salle sont exposées diverses photographies et documents de l'ancien temps ; là, notre guide nous présente les trois grands types botaniques de la Lavande - La Lavande Aspic, la Lavande Fine (ou vraie) et le Lavandin (hybride stérile des deux précédents) - , puis elle nous fait sentir les différences d'arômes et nous expose les propriété médicales et aromatiques de chaque type.

Nous continuons la visite dans un vaste hangar où trône un alambic moderne dans lequel en permanence est distillé du Lavandin, à la fois pour les besoins de la production locale d'huile essentielle et également pour la démonstration faite en direct aux visiteurs du musée.

Notre guide, après avoir rechargé le feu qui fournit la vapeur nécessaire, nous montre le fonctionnement de la distillation en direct puis nous fait toucher et sentir les deux produits de la distillation de la plante :


l'huile essentielle et l'hydrolat recueillis et séparés par différence de densité au sortir du serpentin.

Nous terminons la visite par un détour au jardin botanique du musée où nous pouvons observer divers exemplaires des lavandes existantes. D'abord les variétés non utilisables en distillation (Lavande Papillon et autres variétés exotiques) puis l'Aspic, la Fine et le Lavandin. Nous avons appris encore un peu plus aujourd'hui !

La veille, lors de notre passage à Lagorce, nous avions réservé notre repas du soir dans un restaurant situé sur la grand-rue ; c'est donc vers les vingt heures, après avoir laissé partir à regret vers d'autres cieux Steffi et Jean Patrick, que nous nous rendons dans l'établissement prévu.
Ambiance réussie avec une patronne aussi forte en gueule que haute en couleurs ; avec un accent fort prononcé et une voix détonante, elle prend les commandes, nous sert et résiste à Herbert qui veut à tout prix emporter un horrible présentoir-support de bouteilles de vin en forme de ressort à matelas ! Les plats sont bons autant qu'originaux, le vin sympathique... une bonne soirée en somme.

Retour rapide au bercail et dodo pour toutes et tous...

Le lendemain nous nous réveillons sous la pluie, cela sent le retour à la maison, et ça tombe bien, nous sommes dimanche et nous rentrons chez nous aujourd'hui... Le petit déjeuner est comme d'habitude : copieux, varié, complet, convivial, idéal quoi !
La vaisselle communautaire faite, le rangement et la répartition des bols et couverts entre les différents bungalows effectués, il ne nous reste plus qu'à boucler les valises, les charger dans les véhicules et prendre congé de nos sympathiques hôtes.
Malgré la pluie nous maintenons notre programme : visiter Voguë, village de caractère, traverser Aubenas, passer le col de l'Escrinet, s'arrêter à Privas et, enfin, rentrer sur Villefontaine.

Le village de Vogüe est classé parmi les plus beaux villages de France. Situé sur une courbe de rivière Ardèche, il est surplombé par son château et ses jardins en terrasses.

Les maisons, presque exclusivement construites avec les galets granitiques roulés par la rivière, se serrent les unes contre les autres autour de rues étroites et pentues.

C'est à Vogüe que l'on trouve la rue la plus étroite de France (moins de soixante centimètres par endroits), la rue des puces, dénommée ainsi à cause de son étroitesse qui forçait les gens qui s'y croisaient de se toucher et ainsi de se transmettre leurs parasites personnels (au moyen-âge, bien sûr)...

Nous évitons l'industrielle Aubenas et nous arrêtons pour la pause de midi au col de l'Escrinet. Situé à une altitude de 787 mètres sur la route qui relie Aubenas à Privas, le col ouvre sur la vallée de l'Ardèche et les plaines du Languedoc au sud-ouest, et sur la vallée du Rhône au nord-est.
Nous y prenons notre dernier repas en commun en partageant dans la bonne humeur les restes copieux de notre séjour et, pour finir, nous parvenons à faire une belle photo de groupe (plus difficile à faire qu'on pourrait croire).

Puis c'est la longue descente vers Privas où nous faisons une ultime halte pour partager une consommation à la terrasse d'un café sous un soleil retrouvé.
C'est ici que nous nous disons au-revoir, chaque véhicule étant désormais indépendant jusqu'à l'arrivée dans le nord Isère où chacun accueillera pour la soirée et la nuit un ou deux hôtes allemands.

Enfin, le lundi 6 juin Claude et Louisette raccompagneront nos amis Kahlois à l'aéroport de Genève-Cointrin, clôturant ainsi cinq jours de moments intenses, en attendant une prochaine rencontre...

Fermer la fenêtre